Interrogé sur la popularité de Thibaut Pinot, Stephen Brun s’en est pris à la carrière du Franc-Comtois, qui n’a pas été en mesure de remporter le Tour de France.
Il y avait énormément de monde sur le bord des routes, samedi, pour la dernière étape de montagne de Thibaut Pinot sur le Tour de France. Stephen Brun n’était pas de ceux-là, d’abord parce que l’ancien basketteur était en plateau sur RMC ce week-end. Mais aussi, et surtout, parce qu’il ne fait pas partie des amoureux de « TiboPino », comme il l’a expliqué au moment d’évoquer la trace laissée par le grimpeur de Mélisey sur le Tour.
« Il a laissé la trace de la désillusion, a d’emblée attaqué Stephen Brun. Est-ce que c’est une trace marquante ? Oui, ça peut l’être. On avait le successeur de Bernard Hinault entre les mains mais tout s’est effondré sur une blessure à la fin du Tour (en 2019, ndlr). Donc pendant 20 ans, au mois de juin, quand on va préparer le Tour de France et qu’on se demandera quel français a failli succéder à Bernard Hinault, on parlera de Thibaut Pinot. »
« Maintenant, qu’il ait procuré des émotions aux fans de vélo, c’est très bien. Mais moi je suis un mec de palmarès, a poursuivi celui qui a été deux fois champion de France de Pro A. Et le palmarès de Pinot, c’est quoi ? Pas une seule fois maillot jaune. Jamais gagné un grand tour. Oui, il a fait un podium en 2014, mais il y a d’autres français qui ont fait des podiums, des Bardet, des Virenque, des Fignon. Jean-Christophe Péraud a fait deuxième du Tour de France, est-ce qu’il a laissé une trace ? Non. »
🗣💬 @StephBrun41 : “Pinot ? Il a laissé la trace de la désillusion. On avait le successeur de Bernard Hinault entre les mains mais tout s’est effondré sur une blessure au Tour. Pas une seule fois maillot jaune. Il ne fait pas partie des dix plus grands coureurs français” pic.twitter.com/w6SsExG8zd
— Les Grandes Gueules du Sport – RMC (@GGsportRMC) July 22, 2023
Pinot a tout de même signé 33 succès chez les professionnels, avec des victoires sur le Tour de Lombardie, un monument des classiques, et il a levé les bras sur les trois grands tours. Mais il a surtout procuré des émotions à de nombreux fans du cyclisme. « On fait ce métier pour ça, a confié samedi son manager Marc Madiot. Les palmarès, ce sont des lignes sur un bout de papier. Il n’a pas des dizaines de lignes. Mais il va laisser autre chose. »
Visiblement, cet argumentaire n’est pas de nature à convaincre Stephen Brun. « Si pour vous il suffit d’avoir un peu de panache, de donner des frissons, d’aimer les animaux, d’habiter à la campagne pour laisser une trace dans le sport, alors moi aussi j’ai laissé une trace dans le sport, a ironisé l’ancien basketteur. Pinot, ça a été un très bon coureur français, mais ça s’arrête là. Pour moi, il ne fait pas partie des dix plus grands coureurs français. »
L’intervention de Stephen Brun avait eu lieu samedi, avant l’étape du Markstein, où des milliers de personne ont encouragé Pinot, seul à l’avant. Mais ces belles images n’ont pas fait changer d’avis le consultant de RMC, qui a relayé dimanche matin un article de l’écrivain Bernard Morlino. Le sujet ? « La décadence du cyclisme français: de Bernard Hinault vainqueur du Tour de France 1985 au 7e de l’étape du 22 juillet 2023 fêté comme un héros. » Ouch…
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