Dopage: Très lourdes accusations contre Vingegaard !

Les soupçons entourant la nouvelle victoire de Jonas Vingegaard sur le Tour de France ne sont pas nouveaux. Ils accompagnent chaque vainqueur ou presque depuis les nombreuses affaires de dopage qui ont émaillé le Tour au tournant du nouveau siècle. Ils n’en sont pas moins plus lourd qu’à l’accoutumée. La faute à la domination du Danois, qui a en effet écrasé la Grande Boucle comme rarement malgré la résistance de Tadej Pogacar et collectionné les records dans les ascensions.

Depuis dix jours, Jonas Vingegaard n’a eu de cesse de devoir répondre à ces soupçons. «Je comprends totalement les questions que les gens se posent à ce sujet. La nourriture, le matériel, l’entraînement, tout est mieux. La seule chose que je peux dire c’est que je ne prends rien. Je ne prends rien que je ne donnerais pas à ma fille », avait-il ainsi lancé après son faramineux exploit dans le contre-la-monte. Dimanche, après son sacre, il avait une autre explication. « Ça doit être génétique. Je ne sais pas l’expliquer », a-t-il ainsi asséné, oubliant qu’il n’avait jamais montré, dans ses jeunes années, un don particulier.

Ces justifications ne convainquent en tout cas pas Philippe Bordas, écrivain français passionné de cyclisme. L’auteur de « Forcenés », une ode au cyclisme parue en 2008, tient en effet des propos aussi beaux que forts dans une interview au Temps, estimant que « Jonas Vingegaard n’a pas gagné le Tour ». « Je le vois comme un futur fantôme », explique-t-il, laissant ainsi entendre que le coureur de la Jumbo-Visma serait effacé des tablettes. Pour le romancier, l’arrivée soudaine, à 24 ans, du natif de Hillerslev ne trompe pas.

Génétisé et préparé, comme électrifié de l’intérieur

« Le Danois rompt avec ce qu’ont été les vainqueur du Tour, des êtres investis d’un pouvoir semi-divin à la naissance et qui, même dopés, jouissaient d’un différentiel très supérieur sur leurs semblables. Avec Vingegaard, un être de moyenne gamme peut réinventer son corps en cours  de vie », confie-t-il, estimant que « la surforce ne l’exalte pas ». Une référence claire au dopage, qui, selon lui, a tué le cyclisme.

 « L’histoire du cyclisme est morte selon moi à la fin des années 1980, lorsque les performances ont commencé à être décorrélées du corps humain, explique-t-il encore, pointant tout d’abord, « le règne de l’EPO, qui a aboli les hiérarchies naturelles » et « la motorisation qui a accouché d’attaques absolument irréelles. » Mais cette « surforce » est encore d’une autre nature selon lui, aujourd’hui. « Il s’est passé un truc, affirme-t-il. C’est le corps même du coureur qui paraît avoir été génétisé et préparé, comme électrifié de l’intérieur », ose-t-il, dressant un tableau des plus sombres.